Discours aux parlementaires ultramarins

12/07/2022

Partager la page

Jean-Louis Carenco, ministre délégué aux Outre-mer s'est adressé au parlementaires ultramarins qu'il recevait au ministère le mardi 12 juillet 2022.

Seul le prononcé fait foi

Monsieur le Ministre de l’intérieur et des Outre-mer, Cher Gérald DARMANIN

Monsieur le Président de la délégation sénatoriale aux Outre-mer, Cher Stéphane ARTANO

Mesdames et Messieurs les parlementaires,

Chers amis,

Je tiens à vous remercier chaleureusement d’avoir répondu à l’invitation du ministre de l’Intérieur et des Outre-mer et la mienne, ici Rue Oudinot, pour cette première rencontre après les élections législatives et la récente formation du gouvernement.

Vous me connaissez, vous connaissez mon amour pour l’Outre-mer, mon attachement à tous ses territoires, à leurs cultures, à leurs habitants, à leurs richesses et à leurs beautés.

Je l’ai dit à l’occasion de mon déplacement à la Réunion, avec la simplicité de l’émotion qui déborde du cœur et bouscule la retenue : « les Outre-mer sont ma deuxième famille. »

Il ne s’agit pas de mots creux ni d’artifices de communication. Il s’agit de l’engagement d’une vie. D’une vie de préfet et de représentant de l’Etat, et aujourd’hui, grâce à l’honneur que me font le Président de la République et la Première ministre, et sous l’autorité du ministre de l’intérieur, l’engagement d’une vie de responsable gouvernemental.

Or, les membres essentiels de cette famille de l’Outre-mer, ce sont vous. La rue Oudinot est la maison familiale reçue en héritage. Elle est votre maison. Vous êtes ici chez vous. A ce titre, j’en suis moins l’hôte que l’intendant. Je suis simplement celui qui met à disposition de tous les moyens de réussir ensemble.

Réussir quoi ? A créer de la valeur dans tous les territoires de la France outre-mer. Non pas simplement de la valeur économique, qui est bien évidemment une priorité, mais plus profondément, plus intimement, plus organiquement, de la fierté, du rayonnement, de la cohésion, de l’ambition et de l’innovation. Valoriser, rendre visible, rendre fière, susciter l’espoir et être moteur d’action, tels sont les ressorts que suscitent mon émotion et mon envie de servir.

Sans émotions, il est impossible de transformer les ténèbres en lumière et l'apathie en mouvement,” disait Carl Jung. Nourri par cet amour de la France des trois océans, je souhaite lutter avec vous contre la fatalité et la résignation, les immobilismes et les postures, pour accompagner le mouvement et le progrès des territoires d’Outre-mer.

Pour cela, je souhaite vous proposer une méthode. Elle est simple, basique même : trouver par le dialogue et la co-construction, des solutions concrètes aux problèmes de la vie quotidienne de nos compatriotes. Pas de fanfreluches ni de promesses vaines. De l’écoute, des échanges, des objectifs partagés, des actions qui dessinent l’avenir et inventent le monde de demain. Et l’ « Appel de Fort-de France » est bien évidemment le premier appel que j’ai entendu.

Tout le ministère et tout le cabinet que je viens de constituer sont là pour cela : à vos côtés - à votre service même - pour trouver des solutions.

Et je souhaite rencontrer chacun d’entre vous prochainement pour nourrir ce dialogue et agir ensemble.  

Je ne passerai pas en revue tous les enjeux ultramarins à venir, ils sont nombreux, ils sont complexes, ils sont parfois anciens et toujours soumis aux aléas de nouveaux bouleversements mondiaux : pandémie, inflation, réchauffement climatique, équilibres géopolitiques.

Je souhaite simplement évoquer le premier d’entre eux : « la vie chère ».

J’ai pris l’initiative, avec Gérald Darmanin, de lancer la démarche d’un « Oudinot du pouvoir d’achat. »

Il réunira, au niveau de chaque territoire, sous l’autorité du préfet, l’ensemble des acteurs de la chaîne de valeur, commerçants, transporteurs, fournisseurs, producteurs, mais aussi collectivités locales pour trouver les voies et moyens de faire baisser, de manière volontaire, les prix sur un certain nombre de produits essentiels.

Cette initiative sera appuyée et coordonnée au niveau national par mes soins. Dans cette optique, je réunirai très prochainement les grands acteurs économiques – notamment du fret et de la grande distribution - pour qu’ils s’associent à cette coalition contre la cherté de la vie.

Ce processus devrait aboutir au cours du mois de septembre.

Il s’agit d’une première étape, d’une mise en application de cet esprit de dialogue, de responsabilité collective et de transversalité pour susciter des solutions pragmatiques aux problèmes concrets.

Mais nous devrons aller plus loin : c’est par l’accès à l’emploi que nous lutterons contre la vie chère. Avec l’emploi vient la cohorte des défis que nous devrons relever : l’éducation, la formation, le développement économique à l’échelle régionale, le commerce accru avec les pays du bassin et l’attractivité à l’échelle internationale. C’est aussi par la transformation profonde des modèles économiques ultramarins que nous lutterons contre la vie chère, avec l’augmentation de la production agricole locale, la transition énergétique, l’excellence environnementale, l’économie circulaire ou encore l’innovation.

Enfin, je souhaite mettre au cœur de ma méthode la valorisation des richesses culturelles et patrimoniales des Outre-mer.

Faire rayonner les identités, les histoires, les arts et les œuvres. Sans vision « carcérale » de l’identité, comme le disait Aimé Césaire, mais bien comme chemin vers l’universel, qui ne soit pas une « négation, mais un approfondissement de notre propre singularité ».

Ainsi, pour reprendre son appel « notre engagement n’a de sens que s’il s’agit d’un ré-enracinement certes, mais aussi d’un épanouissement, d’un dépassement et de la conquête d’une nouvelle et plus large fraternité ».

Je serai à vos côtés pour que vive la fraternité au sein de tous les territoires de notre belle République. Je vous remercie.