Surveillance de "Fani Maoré", volcan sous-marin à Mayotte, l'engagement de l'Etat renforcé

  • Mayotte

03/02/2023

Partager la page

Depuis 2018, des centaines de séismes ont été recensés à Mayotte. En mai 2019, un nouveau volcan sous-marin a été découvert au large de l’île, baptisé « Fani Maoré ». Afin de mieux protéger la population, le réseau de surveillance volcanologique et sismologique de Mayotte (REVOSIMA) a été mis en place.

En 2023, les contributions du ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires et du ministère de l’Intérieur et des Outre-mer sont en forte progression, illustration de l’attention permanente portée par les pouvoirs publics à ce phénomène unique.

En 2023, le montant du programme REVOSIMA s’élève à 3,7 millions d’euros. Il sera financé dans sa totalité par le ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, à hauteur de 2,3 millions d’euros, et par le ministère de l’Intérieur et des Outre-mer, à hauteur de 1,4 millions d’euros. Ces contributions sont en forte hausse, respectivement de + 43 % et de + 80 %. Le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche contribuera à l’emploi de personnels scientifiques.

Depuis l’apparition du phénomène, l’activité sismo-volcanique de la région de Mayotte est ainsi suivie avec la plus grande attention et de manière permanente à partir de réseaux instrumentaux à terre, renforcés par l’acquisition récurrente de données en mer. Le programme est opéré cette année par l’Institut de physique du globe de Paris (IPGB) avec l’appui du Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM), et bénéficie du soutien de l’Observatoire volcanologique du Piton de la Fournaise, du Centre national de la recherche scientifique (CNRS) - Institut national des sciences de l’univers et de l’Ifremer.

Les données obtenues sur ce nouveau volcan indiquent qu’il est localisé à 50 km à l’Est de Mayotte. Situé à 3600 mètres de profondeur, sa hauteur est de 820 mètres et sa superficie est de 20 km². Les résultats des campagnes océanographiques et du suivi géophysique permettent une observation en continu de l’activité sismique, volcanique et fumerolienne sur le site du Fani Maoré et sur un site situé à 15 km au large de Petite Terre, zone dite du « Fer à cheval ». Les derniers résultats scientifiques, obtenus en juillet 2022, font état de 22 sites actifs d’émission de fluides (dégazage magmatique, gaz carbonique, méthane…) dans cette zone. Depuis septembre 2021, la zone du Fer à cheval fait également l’objet de l’expérimentation d’un planeur sous-marin (glider). Il est espéré qu’à terme le développement de cet instrument innovant contribue à assurer une surveillance en temps réel des émissions de fluides s’échappant du sous-sol marin. Le suivi des paramètres réalisé en 2022 montre une situation relativement stable. Pour autant, une surveillance attentive reste nécessaire, car le système volcanique est actif et certaines connaissances restent imparfaites (configuration du réseau magmatique par exemple).

L’ensemble des données collectées sur terre et à l’occasion de la campagne océanographique à venir permettront d’alimenter les actions d’information et de protection de la population, pilotées au plus près du terrain par le préfet de Mayotte.

L’État et la communauté scientifique restent ainsi pleinement mobilisés pour la surveillance de ce phénomène sismo-volcanique à l’œuvre à l’Est de Mayotte.

Vue radar du relief de Mayotte, île, lagon et tombant ouest zone volcanique
Maquette représentant le relief terrestre et sous-marin du secteur de Mayotte (droits BRGM)
Navire océanographique en détection radar au dessus de la zone volcanique
Schéma illustrant la réalisation des campagnes océanographiques (droits REVOSIMA)