Point sur l'organisation de la distribution de l’eau et de l'assainissement en Guadeloupe

  • Guadeloupe

15/03/2022

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Jusqu’à récemment, les communes de Guadeloupe s’appuyaient sur une myriade d’intercommunalités pour assurer le fonctionnement du service public de l’eau et de l’assainissement.

Alors même que l’archipel de Guadeloupe dispose de ressources abondantes, ces structures n’ont jamais réussi à fournir de prestations permettant à la population guadeloupéenne de disposer de manière pérenne d’une eau assainie. Bien que cette compétence dépende des collectivités locales, l’Etat est intervenu pour réhabiliter le réseau d’eau, particulièrement vétuste.

Pour y parvenir, il s‘est notamment appuyé sur les initiatives mises en œuvre par les collectivités et a pu compter sur la mobilisation des élus locaux.

  • Jusqu’en 2021, l’une des problématiques principales de l’organisation des services d’eau potable et d’assainissement reposait sur l’éclatement de la responsabilité entre les différentes intercommunalités.

    Ainsi, 5 autorités organisatrices géraient le réseau d’eau guadeloupéen : un syndicat intercommunal (SIAEAG) et quatre EPCI à fiscalité propre (Capex, CAGSC, CANBT et CCMG). (voir carte à côté).

    Or, cet éclatement des responsabilités a conduit à séparer les collectivités disposant des ressources abondantes en eau, principalement à Basse-Terre, et les collectivités les plus peuplées disposant des ressources financières les plus importantes. Cette situation a conduit à de nombreux contentieux financiers. Par ailleurs, les dérèglements ont été croissants, par manque de coordination, de transmission des informations, de coopération dans la mise en œuvre des travaux ou dans l’utilisation des financements de l’État.

    Ces défaillances ont entraîné des conséquences désastreuses pour la population :

    • Perte de presque 2/3 de l’eau produite à cause des fuites dans les tuyaux ;
    • Doublement du prix payé par les usagers en dix ans ;
    • Investissement insuffisant dans l’entretien, réparation et le renouvellement des réseaux d’eau.

    Responsabilité des services de l'eau en Guadeloupe avant la réforme

  • Plus qu’un problème de financement, c’est l’organisation générale de la distribution et de l’assainissement de l’eau qui dysfonctionnait. Ainsi, l’Etat a engagé un travail de fond avec les collectivités locales.

     

  • Depuis 2015, un consensus entre les élus s’était dégagé autour de la nécessité de créer un syndicat unique de l’eau, capable de regrouper l’ensemble des structures réparties sur le territoire, pour mutualiser la ressource en eau et les moyens financiers. Pourtant les tentatives de création de ce syndicat, menées avec l’implication constante de l’Etat, ont échoué à trois reprises jusqu’en 2020 faute d’accord entre les élus sur les modalités de sa création.

    C’est pourquoi une loi portée par la député Justine Bénin et le sénateur Dominique Théophile, avec le soutien de l’Etat, promulguée en avril 2021, est venue créer ce syndicat au 1er septembre 2021.

    Responsabilité des services de l'eau en Guadeloupe situation réformée

  • L’Etat a accordé un soutien financier inédit pour l’eau en Guadeloupe :

    • L’État a apporté 90M€ de subventions d’investissement aux collectivités locales entre 2014 et 2020.
    • En janvier 2018, afin de répondre à cette problématique majeure, le Gouvernement a lancé, avec les collectivités, un plan d’investissement sur des actions prioritaires à hauteur de 71 millions d’euros.
    • En mai 2020, l’Etat a réquisitionné les opérateurs d’eau pour réparer 4.000 fuites, alors que les populations subissaient des coupures d’eau inadmissibles en plein confinement.
    • Depuis 2021, le Gouvernement a accordé 30M € supplémentaires sur deux ans pour continuer l’effort engagé et répondre le plus rapidement possible aux problématiques de la population. Il a notamment mobilisé le programme de financement du plan France Relance pour financer à 80% des travaux de réparation de 2.500 fuites d’eau supplémentaires, menés par la Région.
  • La compétence du service d’eau en Guadeloupe, historiquement celle des collectivités, fait donc l’objet d’un soutien de l’État unique en son genre.

    C’est dans l’unité que la puissance publique est en mesure d’améliorer le quotidien des usagers.

    État et collectivité continuent à avancer ensemble pour assurer le retour de l’eau au robinet de toutes les Guadeloupéennes et de tous les Guadeloupéens.